Hardcore Is More Than Music

Nos camarades de CAGED font partie de ces gens pour qui le hardcore n’est pas qu’un divertissement mais une bande son de nos luttes. A l’heure où le post-fascisme arrive au pouvoir en Italie, le groupe sort un communiqué traduit par nos soins en soutien aux militant.es italien.nes subissant la répression de l’Etat.

Pour nous, ce slogan prend tout son sens lorsque nous sommes capables de tisser de nouveaux liens, de développer des affinités et de créer des réseaux de solidarité. C’est à cette dernière, la solidarité, que nous faisons appel pour un camarade qui vit dans sa propre chaire l’oppression du talon de fer de l’État bourgeois.

Alfredo Cospito est un anarchiste. Il est aujourd’hui en prison parce qu’il est accusé d’avoir placé deux engins explosifs de faible puissance dans une école de cadets des carabiniers, il y a seize ans, dans laquelle personne n’a été blessé.e ou tué.e. Les juges italiens ont défini cet acte comme un "massacre contre la sécurité de l’État", un délit créé de toute pièce par le régime fasciste, pour lequel la peine minimale est la prison à vie. C’est une accusation qui n’a jamais été utilisée, pas même pour les massacresd’État de Piazza Fontanaet de la gare de Bologne. Une peine qu’Alfredo risque de purger sous le régime carcéral dit 41bis : une heure d’entretien par mois derrière la vitre ; zéro socialité, zéro activité, une heure d’air entre quatre murs de béton ; zéro livre, journal ou magazine venant de l’extérieur ; courrier censuré ou bloqué. Seulement l’annihilation et la privation sensorielle. Torture blanche. Une vengeance d’État.

Plutôt que de vivre ainsi pendant plus de vingt ans en prison, Alfredo a déclaré qu’il préférait se laisser mourir. Depuis le 22 octobre, le camarade a entamé une grève de la faim et avec lui d’autres prisonnier.es ont rejoint cette forme de lutte : Anna Beniamino (condamnée pour la même affaire), Juan Antonio Sorroche Fernandez (pour une action directe contre le siège de la Ligue du Nord) et Ivan Alocco (arrêté le 11 juin 2022 pour s’être « occupé » de voitures de luxes appartenant à des bourgeois.ses, etc...)

Nous en avons assez des mensonges démocratiques qui décrivent les prisons comme un lieu de rééducation et de réinsertion. Les prisons sont un dépotoir social, où l’on envoie pourrir : les pauvres, les exclu.es et les dissident.es qui sont classé.es comme non intégrables à notre système économique capitaliste. Comme le nombre de pauvres augmente chaque jour, les outils pour les détruire et les anéantir augmentent aussi, surtout sur celles et ceux qui sont considéré.es comme des "rebelles".

C’est pourquoi ils s’en prennent à Alfredo et aux autres camarades, qui, en prison et hors de prison, n’abandonnent pas la lutte.

C’est pourquoi nous ne pouvons pas les laisser seuls.
C’est pourquoi leur combat doit être le combat de nous toutes et tous.
La solidarité est une arme !
Contre le système carcéral et le régime 41bis !

LIBERTÉ POUR ALFREDO, JUAN, IVAN ET ANNA !